dimanche 12 avril 2009

일 달

= il dal, un mois

Je monte dans la voiture de Man Hee. Il règle son GPS sur SNU (Seoul National University), ou 서울 대학교 (Seoul dèhak'kyo, au passage je ne comprends pas pourquoi les français ont décidé de rajouter un"é" à séoul, en coréen "Séoul" se prononcant so-oul). La taille de son GPS m'impressionne. Elle est telle qu'il est obligé de le mettre au niveau du passager tout en bas du pare-brise (au niveau du vide-poche en fait) et non au centre de son pare-brise. Je suppose qu'il l'a acheté pour une bouchée de pain évidemment ... Nous nous mettons en route et rentrons sur la voie rapide qui relie Incheon à Séoul. Je vais assister à la première des conférences hebdomadaires que le professeur Park me demandera d'aller suivre chaque mercredi à séoul-dè.

Les paysages défilent et une fois de plus, tout n'est que collines et tunnels.





Nous entrons à Séoul, mes premiers coups d'oeil sur cette gigantesque mégalopole de 10,5 milions d'habitants intra muros et son métro, un des plus fréquentés au monde. Malgré tout, je ne suis pas au centre, SNU se trouvant tout au Sud de Séoul, je n'ai donc qu'un très léger apperçu de ce à quoi peut ressemble la ville. Apperçu malgré tout alléchant :





Nous pénétrons dans le campus de Séoul-dè, L'indétronable université numéro 1 en Corée du Sud, celle qui produit l'élite des étudiants coréens. Et le campus est à la hauteur de sa réputation. Immense ! Impressionnant ! Comme tu le disais Gilles, un vrai concours d'architecteure grandeur nature. Une ligne de bus passe en plein milieu du campus au passage, si cela peut vous donner une vague idée de son immensité. INHA, sans être ridicule, ne fait clairement pas le poids à coté. Sans compter la vue tout autour. Somptueuse ! des arbres et des fleurs dans tous les sens, des collines à perte de vue partout autour, avec meme un téléscope au sommet d'une d'entre elles. Néanmoins, je me refuse à sortir mon appareil photo, étant ici pour le travail et ne voulant pas passer pour un touriste. Je m'en mords encore les doigts, et croyez-moi je n'hésiterais pas à me rattraper dès mercredi prochain.

La présentation se passe, en anglais heureusement, mais néanmoins sur un sujet dont je ne connais absolument pas les tenants et aboutissants pour le moment. J'arrive du coup à comprendre la démarche explicitée, mais la finalité de la chose ne me parle absolument pas. Le professeur Park nous rejoint pedant la conférence, puis nous partons ensembles. Aujourd'hui c'est un jour spécial. En effet cela fait un mois que je suis en stage à l'Image Media Laboratory, ce qui marque la fin de ma période d'essai et marque le fait que ma présence dans le labo devient définitive pour les 6 mois de stage. Il est ici de tradition d'organiser un évènement pour ce genre de situations, et croyez-moi je ne vais pas être déçu du voyage ! Nous commençons d'abord par un repas de fête, le galbi. De fête car il implique du boeuf, viande particulièrement chère en corée du Sud. Le restaurant n'est pas en reste. Appréciez :







Au passage je vous invite tous à faire un petit coucou à Man Hee, que vous découvrez sur la dernière de photo et qui a la lourde tache de m'aider pour mon stage et combler les nooooombreux vides qu'il me reste au niveaux des connaissances qui me sont nécessaires pour réaliser mon projet de stage. 

Sur l'avant dernière photo, vous remarquerez les "ice noodles", dont je ne connais pas encore le nom coréen. Et oui, prenez des nouilles coréennes bien cuites, et mettez-les dans un bol avec de l'eau et des glaçons et histoire de compléter le tableau, rajoutez une sauce dont je ne connais pas le nom et de la moutarde dans le jus déjà présent ! Ca a l'air infame comme ca, mais croyez-moi ou non, c'est un de mes plats préférés à l'heure actuelle.


Repas terminé, nous nous engoufrons dans ce métro tentaculaire et parcouru pas des milions de coréens tous les jours.


Alors j'avoue, les circonstance sont particulières. Le professeur Park m'avoue que cette ligne est relativement peu fréquentée habituellement. Mais quelque chose pousse les gens à se diriger vers une partie bien précise et inhabituelle de la ville. Quelque chose qui nous attire nous également.





Je suis donc invité par le professeur Park à assister dans ce bijou qu'est le world cup stadium de Séoul, construit évidemment pour la coupe du monde de 2002, au match Corée du Sud/Corée du Nord comptant pour les éliminatoires de la coup du monde 2010. Les deux frères ennemis, du moins dans mon esprit en arrivant ici. Evidemment, dans une telle rencontre l'enjeu n'est jamais purement sportif non plus, le passif entre les deux nations étant évident. Par le passé, les matchs entre les deux équipes devaient même se jouer sur terrain neutre. Mais les choses ont changé. Profondément. Dans le stade, une banderole scande la réunification des deux pays, et l'hymne nord-coréen sera même unanimement applaudi par l'ensemble du stade. On est loin des sifflets hélas si courant en Europe lors des hymnes. Admirez plutot :



Ceci suivi du coup d'envoi du match :




Précisons qu'en démarrant le match, la Corée du Sud est 2ème du groupe et la Corée du Nord première et qu'en cas de victoire des sud-coréens, cet ordre sera inversé. Autant dire un match à enjeu plutot fort, ce qui du coup déchaine les passions des supporters.



Pour parler du match, la Corée du Nord n'avait qu'une seule idée en tête conserver sa première place du groupe coute que coute, les joueurs nordistes (je pense pas qu'ils parlent chti par contre) ont donc tout fait pour cadenasser le match et "jouer" en contre, scénario vu et revu, la Corée du Sud gachant des occasions hallucinantes, mais réussissant finalement à déblquer la situation sur un coup franc assez chanceux à la 75e à un moment où ils dominaient un peu moins la partie. Les sudistes ont même frisé la correctionnelle à plusieurs reprises et doivent une fière chandelle au gardien, notament sur une frappe soudaine après à peine 10 sec de jeu. Beaucoup de suspens donc, et un dénouement heureux pour les sudistes qui passent donc en tête de leur groupe. Dans ces conditions, tout est réuni pour lancer une jolie holla dans le stade :




Nous rentrons ensuite le plus vite possible afin d'éviter les grandes foules dans le métro autant que faire se peut, et Man Hee me déposera au dortoir 20 minutes après la fermeture de celui-ci, sur un trajet de quasiment 2h00 c'était moins une !

Bref je viens de vivre une soirée hallucinante aux frais de la princesse et tout ceci rien que pour fêter mon mois à l'intérieur du labo. C'est comme ça en Corée. Le travail occupe une place absolument prépondérante dans la vie de tous les individus. Impossible me direz-vous, insupportable. A voir. Certes, rester tous les soirs au labo jusqu'à 23h00 0h00, comme je suspecte Man Hee de le faire, ce n'est pas évident et ca ne fait pas envie dit comme ça. Mais visiblement en Corée on sait rendre le travail agréable, et les collègues de travail semblent être plus que de simples collègues, tous les dîners se passant toujours de manière collective, dans les restaurants la pluspart du temps par exemple. Est-ce que l'on veut que nos collègues de travail remplacent notre famille ? Déjà les coréens savent tout de même garder du temps pour leur famille, donc remplacer n'est pas le mot plus adéquat. Et puis, c'est un choix. Toujours est-il qu'on ne passe pas de nation catastrophiquement pauvre dans les années 80 à l'une des puissance mondiale 15 ans plus tard en travaillant 35h00 par semaine, c'est une certitude pour moi.

1 commentaire:

  1. Des frissons ! Impressionnant le stade.
    La bouffe n'en parlons pas...tu nous fait saliver à chaque post :p
    En tout cas ca fait plaisir de voir que tu prennes du bon temps :)

    Gooooo Koooorea !

    RépondreSupprimer