mardi 7 avril 2009

구내식당

= kounèchikdang, cantine

                Premier petit déjeuner coréen passé avec succès donc. Je sens qu’il va me tenir au corps un moment. C’est maintenant l’heure de la réunion d’information pour « exchange students », ou étudiants étrangers venant à INHA afin de valider un certain nombre de crédits qui leur seront accordés pour leurs études dans leur pays d’origine. Pour avoir parlé (et sympathisé) avec des français inscrits ici, ils font en général un an complet ici, quand aux Chinois par exemple, particulièrement nombreux et proéminents parmi les étudiants en échange, ils font en général un semestre et s’en vont.  Petite neige sur le chemin. Cela m’étonne un peu, ayant remarqué que la Corée était au final à la même latitude que l’Espagne. Oui mais c’était sans compter sur le climat sibérien qui vient quelque peu changer la donne lorsqu’il vient jouer les trouble fêtes. Attention au rafales notamment, elles sont dévastatrices et vous transpercent joues, oreilles et mains instantanément.


                J’apprends par exemple à cette réunion qu’il me faudra passer un test de coréen pour avoir le master’s degree à INHA (sans m’affoler, je dois dire que cela ne me réjouit pas), que le niveau exigé au TOEIC est de 590 (ça par contre c’est dans la poche), qu’il me faudra  préparer une présentation de thèse, sans bien sur faire la thèse en entier, mais réfléchir au sujet de la thèse qui suivra (et puis quoi encore …) mon master coréen et les 24 crédits à valider.


                Réunion finie, je me dirige vers le réfectoire puisqu’il est midi. N’ayant aucune idée du système en cours, je demande à un premier groupe de personnes qui me répondent à moitié, leur anglais n’étant pas à un niveau suffisant (mais encore une fois, les quelques mots qu’elles ont pu me baragouiner en anglais m’impressionnent). Je me mets au bout de la file, un groupe d’étudiantes s’insèrent dans la file derrière moi. Je leur pose la même question qu’aux autres, elles semblent beaucoup plus à l’aise avec l’anglais.  Elles m’expliquent donc et me rassurent. En fait ici pas de carte magnétique. Vous payez directement votre repas par carte bancaire ou en liquide, chose que je trouve beaucoup plus pratique et naturelle. Elles me demandent en suite d’où je viens. « I come from France ». La fameuse phrase qui illumine les yeux des trois quart des asiatiques que j’ai rencontrés jusqu’ici (chinois, coréens, japonais, taïwanais, singapourien, etc. … confondus). Impressionnant. Et assez incompréhensible au final. Nous serions en fait le pays du romantisme. Ma foi je devine que c’est surement beaucoup mieux que la réaction inverse, et j’avoue ressentir toujours un émerveillement devant les étoiles qui apparaissent dans les yeux de mes interlocuteurs à cette annonce. 


La discussion s’engage donc de plus belle, elles sont étudiantes en droit, et l’une d’elle a fait une année d’étude aux US. Avec le temps je me suis rendu compte que pour la plus part des coréens à l’aise avec l’anglais, cela venait du fait qu’ils avaient passé un certain moment en Amérique.  Nous discutons à bâton rompu, et moi qui était venu tout seul au réfectoire, je me retrouve invité à leur table. Soyons clair, cette situation est impossible au RU de Mulhouse. Ou alors il faut vraiment tomber sur les bonnes personnes.


Quand au RU, il fonctionne de la manière suivante : vous passez devant une chaine, vous prenez absolument ce que vous voulez, en dix exemplaires même si cela vous convient, et vous payez pour ce que vous avez pris. Pourquoi les gérants de notre RU n’ont toujours pas envisagé cette solution, je préfère ne pas me poser la question. C’est vrai ça change de ne pas se sentir infantilisé du genre « vous avez droit à trois points et c’est tout, et à la caisse vous choisissez un fruit, un fromage ou la lapidation si vous désobéissez ». Il y a en général 3 variétés de plats principaux. A ce propos la cuisine coréenne fonctionne comme suit : pas d’entrée plat fromage dessert, pas d’ordre ni ce genre de choses. Un plat principal, ou plutôt central et conséquent, accompagné de multiples banchan, petits plats généralement dans des coupelles et accompagnant toujours un repas. Cela peut aller du fameux kimchi aux radis (au passage, les fameuses courgettes c’était en fait des radis, mais tellement grands, jamais je n’aurais pensé …), à la friture de poisson, à la salade de champignons, au tofu en sauce et j’en passe. Avec au passage l’indispensable soupe, autre composant incontournable d’un bon repas coréen qui se respecte. Le tout se mange sans considération d’ordre, en picorant à droite, puis à gauche, en trempant allègrement son riz dans la soupe ou dans la sauce du plat principal.


 Evidemment lorsque je parle de soupe oubliez notre soupe de potiron.  Ici la soupe se cuisine avec de l’eau bouillie dans laquelle on fait tremper légumes, tofu, algues, champignons, pâtes, et évidemment une fois sur deux, poivre coréen de rigueur. On peut aussi y trouver de la viande de temps en temps ou des fruits de mer. Evidemment tout ceci n’est pas mixé mais uniquement coupé en morceaux. Je me dirige vers la caisse.


 Avec 2 banchans, un bol de riz, une soupe et un plat principal, on s’en tire en général pour 3000 wons (1.50€ pour ceux qui ont encore besoin de la conversion), appréciable pour quelqu’un habitué à dépenser 3€  pour une assiette qu’il regarde avec pitié la moitié du temps.


                Je m’attable donc avec mes guides du jour, nous discutons énormément sur la diversité entre la Chine, le Japon et la Corée, chose avec laquelle on ne rigole pas ici, et c’est tout à fait normal et justifié. Repas fini, je repars avec la carte d’une des étudiantes comportant son numéro de portable, son adresse mail, tout ce qu’il me faut pour la contacter, et elle insiste bien sur une chose, il faut vraiment que je l’appelle s’il m’arrive quoi que ce soit ou si j’ai le moindre besoin d’aide. On m’avait prévenu sur le fait que le peuple coréen était le plus accueillant d’Asie, je dois dire que je ne suis pas déçu. Car non, pas d’esprit mal placé s’il vous plait, elle est mariée depuis 3ans !


Enfin j’ai l’honneur de dire Hello à nos 4 amis qui sont venus me rendre visite d’아메리카( = Amélikha), Ola aux personnes qui m’ont fait par 9 fois l’honneur de leur présence depuis 스페인(= Seup’hèine, et visiblement il n’y a pas que toi Mel), 안영하세요 à tous ceux qui me lisent depuis 한국 bien sur, par contre pour les roumains et néérlandais qui sont également passés par là, désolé mais je n’aurais rien d’autre à dire que bonjour. Et pour vous tous, je vous asperge tous allègrement de champagne immaginaire puisque le blog en est maintenant (bien) au-delà des 200 visites, et depuis un mois qu’il a été lancé maintenant, il ne s’est pas passé un jour sans qu’il y ait au moins une visite, chose que j’apprécie particulièrement, donc encore kamsa hamnida à tous et à bientôt (la flemme de l’écrire avec le clavier coréen). 

                


2 commentaires:

  1. J'imagine que tu dois bien galérer avec un clavier coréen...

    Quand je pense que j'étais bloqué 10mins ce matin parce que j'ai voulu taper une commande pour un stagiaire allemand avec son qwerty... (pas moyen de trouver le "-" c'est incroyable)
    bref bref j'espère que tu vas toujours bien et que tu fricotes avec des filles pas toujours mariées!

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  2. "I come from France"... la fameuse phrase qui fait tout :) Le Nico va nous revenir marié avec 3 gosses dans les bras et un good niveau de coréen :p

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